Lancelot Théodore, comte de TURPIN de CRISSE... - Lot 458 - A.Blanchy | E.Lacombe - Bordeaux Chartrons - Bordeaux Enchères

Lot 458
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Estimation :
80000 - 100000 EUR
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Result : 85 000EUR
Lancelot Théodore, comte de TURPIN de CRISSE... - Lot 458 - A.Blanchy | E.Lacombe - Bordeaux Chartrons - Bordeaux Enchères
Lancelot Théodore, comte de TURPIN de CRISSE (1782 -1859) Vue imaginaire d'un port antique Toile d'origine Cadre : D'origine en bois et stuc doré et peint portant un cartouche dédicacé Hauteur : 107 cm Largeur : 161 cm Monogrammé et daté en bas au centre: "TT / 1854" Le cadre porte la dédicace: "A MAURICE DE MARIGNY/ TEMOIGNAGE/D'ESTIME ET D'AMITIE/MDCCCLVI Aristocrate formé dans le cercle familial composé d'artistes peintres, Lancelot Théodore Turpin de Crissé effectue un premier voyage à Rome en 1807-1808. À son retour en France, il est nommé chambellan auprès de l'impératrice Joséphine jusqu'en 1814. De 1816 à 1829, il occupe différents postes administratifs à l'Académie des Beaux-Arts et dans les musées royaux. Il expose régulièrement aux salons de 1806 à 1835 des paysages du sud de l'Italie, dont certaines études ont été publiées en 1828 sous forme de carnet intitulé « Souvenirs du golfe de Naples ». Sa passion pour l'Antiquité méditerranéenne initiée par son protecteur le comte de Choiseul-Gouffier, écrivain diplomate et archéologue, s'est d'abord manifestée par le dessin, des relevés précis sur les sites antiques, pour ensuite se transformer en anticomanie. Après 1846, il se met en retrait et n'expose plus à Paris, réduit son activité picturale, au profit de sa passion pour sa collection. Il lègue cet ensemble en 1859 au musée des beaux-arts d'Angers, dans un souci éducatif. Le catalogue de l'exposition monographique de 2006/2007 à Angers signale la rareté des oeuvres peintes après 1846. Postérieure de huit années à cette date, notre toile était destinée à un ami, Maurice de Marigny, comme l'indique le cartouche peint et signé par l'artiste du monogramme « TT » surmonté de la couronne comtale au centre du cadre. La composition mêle habilement la peinture de paysage classique à la passion de l'artiste pour l'archéologie, tout en décrivant une activité humaine foisonnante. Au cours des années 1840 et 1850, Gleyre, Papety, Gérôme avec le "Combat de Coq", puis Gustave Boulanger et les écrits de Jacques-Ignace Hittorff révolutionnent la façon de représenter l'Antiquité. Bien qu'en fin de carrière, Turpin prend en compte les apports de courant appelé "néo-grec". D'où cette luminosité limpide, l'aspect pré-cinématographique de "péplum" qui compte pour beaucoup dans le charme de notre tableau. Turpin de Crissé nous livre ici une reconstitution à la fois imaginaire et la plus fidèle possible d'une ancienne colonie grecque en Sicile, probablement à Messine dont on reconnait la forme de l'anse du port. Le rocher longiligne, absent de la topographie sicilienne, rappelle plus la côte calabraise. Cette cité portuaire idéalisée est dominée par une acropole au sommet de la montagne. Sur la gauche, le bâtiment rythmé d'arcades sert d'entrepôt pour les marchandises déchargées de la galère de type birème présentée à sec sur la rive. Quatre marins portent une jarre (dolium) sur un brancard jusqu'à ces magasins aux tentures rouges. Dans la continuité, un grand escalier flanqué de deux imposantes colonnes surmontées des Dioscures, mène à un temple corinthien au fronton couronné d'une Victoire sur son acrotère et probablement dédié au dieu Neptune, dont la statue brandissant son trident se dresse à l'entrée (on notera le clin d'oeil à la statue de cette divinité réalisée en 1557 par Giovanni Angelo Montorsoli et qui fait toujours face au port de Messine). Plus loin, au-delà du temple, un fort de brique rouge à quatre tours crénelées jouxte le bâtiment du fond probablement l'arsenal, qui permet par ces trois larges arcades de mettre à l'abri les navires. Un arc de triomphe au pied du piton rocheux sert de porte d'entrée dans la cité. Le phare à droite sur une base carrée légèrement pyramidale, dont la tour est ponctuée sur ses quatre faces, de trois bras de lumière, évoque autant le célèbre phare disparu d'Alexandrie que celui de Punta San Raineri à Messine, construit sous Charles-Quint. Expert : Cabinet Turquin, Stéphane Pinta, 69, rue Sainte-Anne - 75002 Paris - Tél : 01 47 03 48 78 eric.turquin@turquin.fr - www.turquin.fr
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